Les transformations économiques, sociales et idéologiques de l’âge industriel, en Europe et en Amérique du Nord.
article en cours de rédaction
chronologie indicative
1707 bateau à vapeur, Denis Papin
1732 coke (houille distillée qui améliore la fonte)
1733 navette volante (tissage), John Kay
1763 rails en fonte, aiguillage pour chemins de fer de mines, Richard Reynolds
1769 chariot à vapeur (fardier), Nicolas Cugnot
1770 mule jenny (filature mécanique)
1782 ballon à hydrogène, Tiberio Cavallo
1783 bateau à vapeur avec roues à aubes, Claude Jouffroy d'Abbans
1783 mongolfière, Joseph et Etienne Montgolfier
1784 machine à vapeur automatique, James Watt
1791 ancêtre bicyclette
1795 pasteurisation, Appert
1799 gaz d'éclairage (1814 à Westminster)
1801 pile électrique, Volta
1807 bateau à vapeur de Fulton sur l'Hudson, ligne Albany-New-York
1807 brevet pour machine avec moteur à explosion à gaz, François-Isaac de Rivaz
1821 chemin de fer à vapeur en GB
1828 moissonneuse à vapeur
1829 ligne de chemin de fer Liverpool-Manchester (50 km), Stephenson (30 passagers à 22 km/heure)
1832 hélice, Frédéric Sauvage
1836 lait condensé
1837 télégraphie électrique, Morse (1ère ligne aux USA en 1844)
1839 photographie, Niepce, Paguerre
1840 ligne régulière de bateau à vapeur sur l'Atlantique
1840-50 grandes villes éclairées au gaz
1841 marteau pilon
1842 anesthésie à l'éther (1ère opération à Paris en 1846)
1847 béton armé, nitroglycérine, canon en acier de Krupp
1852 magasin "Bon Marché" à Paris
1854 ascenseur, Otis
1855 bateau cuirassé (guerre de Crimée)
1858 moteur à explosion à essence, Lenoir
1859 puit de pétrole en Pennsylvanie, Drake
1866 dynamite, Nobel
1867 machine à écrire
1867 bicyclette
1867 dynamo, Siemens
1869 canal de Suez terminé (161 km), Ferdinand de Lesseps
1869 ligne ferroviaire du Transpacifique achevée, USA (5600 km de New-York à San Francisco effectués en 7 jours en 1879)
1876 téléphone, Bell
1877 phonographe, Edison
1877 navire et wagon frigorifiques
1878 lampe électrique, Edison
1879 locomotive électrique, Siemens
1879 vaccination, Pasteur
1882 éclairage électrique de New-York
1884 gratte-ciel à Chicago
1885 moissonneuse-batteuse, mitrailleuse
1885 voiture à essence, Daimler et Benz
1888 pneumatique, Dunlop
1889 Tour Eiffel
1890 bond en avion , Clément Ader
1890 télégraphie sans fil, Branly
1895 cinématographe, Lumière
1900 dirigeable, Zeppelin
1903 vol en avion, frères Wright
1907 ligne ferroviaire du Transsibérien achevée, Russie (9300 km de Moscou à Vladivostok effectués en 18 jours)
1914 canal de Panama terminé (80 km), Ferdinand de Lesseps le commença, mais mourut en 1894.
source(Cliotexte)
La première révolution industrielle
Elle naît en Angleterre (1730-1803). Cette période voit l'accroissement du prolétariat parallèlement à la rationalisation accélérée des méthodes de production. L'événement essentiel consiste en l'utilisation de la vapeur (utilisation du charbon), via la machine mise au point par J. Watt entre 1765 et 1785, qui modifie la structure de la manufacture, désormais centrée autour de la source d'énergie.
La deuxième révolution industrielle
Elle se caractérise par le développement de nouvelles technologies telles que l'électricité et le moteur à explosion (donc utilisation de pétrole), et par l'apparition de la division du travail dans les grandes usines: l'organisation scientifique du travail (OST).
L'industrialisation transforme en profondeur les structures de l’économie.
A partir du milieu du XIXe siècle, l’Europe entre dans une période de croissance économique sans précédent, qui contraste avec les progrès de la période précédente.
L’industrialisation a permis une croissance durable malgré les crises économiques.
De nouveaux modes d’organisation de la production et du travail voient le jour, ainsi que de nouveaux lieux de production. Le travail en usine remplace très progressivement le travail à domicile.
Le capitalisme:
Le capitalisme stimule l’industrialisation. Les industriels investissent des capitaux énormes pour financer les innovations techniques.
L’essor des banques et du système des actions permet une mobilisation et une circulation des capitaux sans précédent.
L’industrialisation s’est accompagnée aussi d’un essor des échanges et d’une ouverture des économies européennes sur les marchés extérieurs (colonisation, impérialisme).
Les Européens importent des matières premières des colonies et exportent des produits manufacturés.
Ces échanges sont possibles grâce à la révolution des transports (amélioration des routes, extension du chemin de fer...).
De nombreux canaux sont aussi creusés et permettent le développement de la navigation fluviale qui connaît son « âge d’or ». Le développement de la navigation a permis de réduire les distances à l’échelle du monde tout comme la construction des deux grands canaux (Panama, Suez).
L'ancienne gare d'Orsay devenue le musée d'Orsay consacré aux artistes du XIXe (Paris)
Les campagnes:
L’industrialisation touche aussi l'agriculture. Les régions les plus proches des centres urbains et industriels connaissent des mutations importantes : développement de la mécanisation (d’abord et surtout aux Etats-Unis) ; utilisation croissante des engrais chimiques ; spécialisation des cultures ; intégration à l’économie de marché. Les campagnes se modernisent, il y a de moins en moins besoin de main d'oeuvre ce qui alimente l'exode rural.
Extrait A. Daudet: Les campagnes à la révolution industrielle
"Malheureusement, des Français de Paris eurent l'idée d'établir une minoterie à vapeur, sur la route de Tarascon. « Tout beau, tout nouveau ! » Les gens prirent l'habitude d'envoyer leurs blés aux minotiers, et les pauvres moulins à vent restèrent sans ouvrage. Pendant quelque temps ils essayèrent de lutter, mais la vapeur fut la plus forte, et l'un après l'autre, pécaïre ! ils furent tous obligés de fermer... On ne vit plus venir les petits ânes... Les belles meunières vendirent leurs croix d'or... Plus de muscat ! plus de farandoles !... Le mistral avait beau souffler, les ailes restaient immobiles... Puis, un beau jour, la commune fit jeter toutes ces masures à bas, et l'on sema à leur place de la vigne et des oliviers.
(...)
Maître Cornille était un vieux meunier, vivant depuis soixante ans dans la farine et enragé pour son état. L'installation des minoteries l'avait rendu comme fou. Pendant huit jours, on le vit courir par le village, ameutant le monde autour de lui et criant de toutes ses forces qu'on voulait empoisonner la Provence avec la farine des minotiers. «N'allez pas là-bas, disait-il ; ces brigands-là, pour faire le pain, se servent de la vapeur, qui est une invention du diable, tandis que moi je travaille avec le mistral et la tramontane, qui sont la respiration du bon Dieu... » Et il trouvait comme cela une foule de belles paroles à la louange des moulins à vent, mais personne ne les écoutait."
DAUDET, Alphonse, Lettres de mon moulin : le secret de maître Cornille, Lausanne, Guilde du livre, 1947, p. 26
le prolétariat:
"On n'a peut-être pas oublié qu'un efamille malheureuse dont le chef, ouvrier lapidiare, se nommait Morel, occupait la mansarde de la maison de la rue du temple.
Nous conduirons le lecteur dans ce triste logis.
Il est cinq heures du matin.
Au-dehors le silence est profond, la nuit noire, glaciale ; il neige.
Une chandelle, soutenue par deux brins de bois sur une petite planche carrée, perce à peine de sa lueur jaune et blafarde les ténèbres de la mansarde ; réduit étroit, bas (...). Partout on voit le dessous des tuiles verdâtres.
Les cloisons recrépies de plâtre noirci par le temps, et crevassées de nombreuses lézardes, laissent apercevoir les lattes vermoulues qui forment ces minces parois ; dans l'une d'elles, une porte disjointe s'ouvre sur l'escalier.
Le sol, d'une couleur sans nom, infect, gluant, est semé ça et là de brins de paille pourrie, de haillons sordides, et de ces gros os que le pauvre achète aux plus infimes revendeurs de viande corrompue pour ronger les cartilages qui y adhèrent encore...
Une si effroyable incurie annonce toujours ou l'inconduite, ou une misère honnête, mais si écrasante, si désespérée, que l'homme anéanti, dégradé, ne sent plus ni la volonté, ni la force, ni le besoin de sortir de sa fange :
il y croupit comme une bête dans sa tanière.
Durant le jour, ce taudis est éclairé par une lucarne étroite, (...) et garnie d'un châssis vitré qui s'ouvre et se ferme au moyen d'une crémaillère.
A l'heure dont nous parlons, une couche épaisse de neige recouvrait cette lucarne.
La chandelle, posée à peu près au centre de la mansarde, sur l'établi du lapidaire, projette en cet endroit une sorte de zone de pâle lumière qui, se dégradant peu à peu, se perd dans l'ombre où reste enseveli le galetas, ombre au milieu de laquelle se dessinent vaguement quelques formes blanchâtres. (...).
Oui, dans cette étroite mansarde vivent sept personnes...
Cinq enfants, dont le plus jeune a quatre ans, le plus âgé douze ans à peine.
Et puis leur mère infirme.
Et puis une octogénaire idiote, la mère de leur mère.
La froidure est bien âpre, puisque la chaleur naturelle de sept personnes entassées dans un si petit espace n'attiédit pas cette atmosphère glacée ; c'est qu'aussi ces sept corps grêles, chétifs, grelottants, épuisés, depuis le petit enfant jusqu'à l'aïeule, dégagent peu de calorique, comme dirait un savant.
Excepté le père de famille, un moment assoupi, parce que ses forces sont à bout, personne ne dort ; non, parce que le froid, la faim, la maladie tiennent les yeux ouverts, bien ouverts. (...)
Un fourneau, un poêlon et une marmite de terre égueulée , deux ou trois tasses fêlées éparses ça et là sur le carreau, un baquet, une planche à savonner et une grande cruche de grès placée sous l'angle du toit, près de la porte disjointe, que le vent ébranle à chaque instant, voilà ce que possède cette famille."
extrait de SUE, Eugène, Les Mystères de Paris, 3, XVIII, Paris, éd. Robert Laffont, coll. Bouquins, 1993, p. 420-425
Le manifeste du parti communiste (extrait)
"L'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire de la lutte de classes. (...) La société se divise de plus en plus en deux vastes camps ennemis, en deux grandes classes diamétralement opposées : la bourgeoisie et le prolétariat. A mesure que grandit la bourgeoisie, se développe aussi le prolétariat, la classe des ouvriers modernes (...).
Le but immédiat des communistes est le même que celui de tous les partis ouvriers : constitution du prolétariat en classe, renversement de la domination bourgeoise, conquête du pouvoir politique par le prolétariat. (...) Le prolétariat se servira de sa suprématie politique pour arracher peu à peu à la bourgeoisie tout capital, pour centraliser tous les instruments de production entre les mains de l'Etat (...) Cela ne pourra se faire, naturellement, au début, que par une intervention despotique dans le droit de propriété et les rapports bourgeois de production (...)
A la place de l'ancienne société bourgeoise, avec ses classes et ses antagonismes de classes, surgit une association dans laquelle le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous."
K. Marx - F. Engels, "Manifeste du parti communiste", Londres, 1848.
Les classes moyennes
La bourgeoisie
La ville
L’industrialisation a bouleversé les paysages urbains. L’industrialisation s’est en effet
Le Paris Haussmannien : l'avenue de l'Opéra avec au fond l'Opéra
ont été construits à la fin du XIXème siècle pour l'Exposition Universelle de 1900.
Le Pont Alexandre III est le plus beau pont de Paris. Il a été créé pour faciliter la circulation suite à la création de la Gare des Invalides et afin de donner plus d'allure à cette partie de la ville de Paris qui accueillait l'Exposition Universelle de 1900.
CHAPITRE 2: RELIGION ET CULTURE
Visitez le site de l'Histoire par l'image pour comprendre cette période à l'aide de l'art
Vous avez aussi une entrée à ce site par une frise chronologique.
Visitez le musée d'Orsay (Paris) et regardez les oeuvres commentées (dans l'onglet "collections").
le musée d'Orsay.
interieur du musée actuel.
interieur de la gare à l'origine!
Ce musée a pris place en 1986 dans l'ancienne gare d'Orsay, le long de la Seine. Musée dédié à l'art du XIX, il accueil entre autre les peintres impressionistes (Manet, Monet, Renoir...).
Cette gare a été construite pour l'exposition universelle de Paris de 1900. Donc le bâtiment en lui même est une oeuvre d'art de cette période.
Les nouvelles formes de culture
Un phonographe (1877)
Son dispositif permet d'enregistrer des sons grâce à un stylet composé d'une aiguille interchangeable fixée sur un diaphragme de mica. Ce stylet grave les sonorités sur un cylindre d'étain (de cire par la suite, ce qui améliora la qualité de l'enregistrement). Dès que l'enregistrement est terminé, la gravure peut être lue par le stylet. Afin de permettre la diffusion de ces premiers enregistrements, un mécanisme de recopie sur cylindre est mis au point: la qualité est meilleure et surtout le cylindre ne craint plus ni les déformations ni la chaleur. source
Le gramophone (1889)
Le Gramophone a été inventé par Émile Berliner un Allemand. Deux années plus tôt, en 1887, il inventa le support moderne de l’enregistrement sonore, le disque. L’avantage énorme de cette invention était d’employer une gravure latérale sur un disque plat, ce qui donnait une transduction beaucoup plus fidèle de l’enregistrement sonore. Le premier disque était en verre et faisait 27,5 cm de diamètre mais par la suite, les disques de Berliner seront en ébonite et de différents diamètres. Le magnetophone (1935) |
La TSF (La télégraphie sans fil) est à l'origine un émetteur et récepteur radiophonique (l'ancêtre de la radio)
Elle est crée à l’aube du XXe siècle par Guglielmo Marconi. Site spécialisé sur la TSF
La photographie site avec une chronologie détaillée sur l'histoire de la photo ou Wikipédia
Considérée comme la première image fixée, Le Point de vue pris d’une fenêtre du Gras (1826) de Nicéphore Niepce est obtenue en négatif sur un papier enduit de chlorure d’argent
Point de vue de la fenêtre du Gras (Saint-Loup-de-Varennes)
Le daguerréotype (1839)
Le cinéma
Le cinématographe de frères Lumière (Lyon). Visitez ce site de l'institut Lumière
1er film de fiction: le voyage dans la lune de Georges Méliès (1902), inspiré du roman de Jules Verne "de la terre à la lune". Il dure 14 minutes!
Ce film étant muet lors de sa projection il était commenté en direct par un bonimenteur.
Le commentaire avait été écrit par Méliès.
C’est Georges Méliès lui-même qui joue le rôle du professeur Barbenfouillis
Une version en couleurs (peinte à la main) a été découverte en 2002 en France